CORSE - LE GR 20

Le GR20 est un sentier de grande randonnée créé en 1972. Il traverse la Corse sur une diagonale allant du Nord-Ouest au Sud-Est sur environ 180 km sur des altitudes moyennes allant de 1000 à 2000 m, avec un point culminant à 2225 m. Composé de 16 Etapes, je l'ai, en ce qui me concerne, effectué en 10 étapes, du 1er au 10 septembre 2012.

Vendredi 31 août 2012

Marseille / Calinzana

Embarquement au départ de Marseille pour l'Île Rousse au nord de Calvi, en Corse du nord.

Nuit tranquille à bord du ferry et débarquement au petit matin. A l'issue, taxi jusqu'à Calinzana, point de départ nord du GR 20.

Départ de Marseille.

Débarquement à l'Île Rousse.

Samedi 1er septembre 2012

Jour 1

Calinzana / refuge d'Ortu di u Piobbu.

+1360m de dénivelés cumulés / - 60m cumulés.

D : 8h30 / A : 14h30.

Et voilà, me voici au pied de l'escalier (le sentier commence par un escalier à Calinzana).

Il ne me reste plus que 180km à parcourir pour rallier Conca, au sud de la Corse, terme de ce parcours en haute montagne.

Dès mon arrivée, vers 9h00, je débute la marche vers le premier refuge. Je ne suis pas seul, il y a déjà des randonneurs sur place. La montée est progressive jusqu'au point culminant de cette journée, 1550m. Premier incident de parcours, quelques km après le départ et certainement perdu dans mes pensées, je me suis trompé d'itinéraire au niveau de l'intersection Bocca u Corsu. A savoir que le GR 20 est pourtant parfaitement balisé, il est difficile de s'y égarer. C'est seulement après quelques km que je me suis aperçu de mon erreur. Donc, demi-tour afin de reprendre le bon chemin! 

J'ai ensuite subi un début d'orage peu de temps avant mon arrivée au refuge. Ceux-ci sont toujours impressionnant en montagne. A l'arrivée, celui-ci était déjà bien rempli. J'ai quand même pu obtenir une couchette, le risque d'orage étant toujours présent.

Calinzana, le départ.

La baie de Calvi et la haute montagne.

Le refuge d'Ortu di u Piobbu.

Dimanche 2 septembre 2012

Jour 2

Refuge d'Ortu di u Piobbu / refuge d'Ascu Stagnu.

+1570m dénivelés cumulés /-1555m cumulés.

D : 6h00 / A : 15h00.

Le beau temps a été de la partie toute la journée, heureusement, car c'est de la haute montagne! Après un lever matinal, j'ai rejoint en 2h00 le refuge de Carrozzu. J'ai ensuite poursuivi ma route vers le refuge suivant. Peu après, il y a le franchissement de la fameuse passerelle suspendue de Spasimata, rendue célèbre dans un film. Dans la réalité, elle n'est pas si impressionnante! S'en suit une longue montée jusqu'au col Bocca di Stagnu avant une descente très raide vers la station de ski du Haut-Asco, terme de mon étape.

J'ai pris une soirée étape à l'hôtel restaurant Le Chalet, ne sachant pas qu'il y avait également une partie refuge dans celui-ci. J'ai donc passé une très bonne nuit!

Départ matinal, superbes panoramas sur la montagne et la mer.

le refuge de Carrozzu et la fameuse passerelle de Spasimata.

La baie de Calvi et l'arrivée sur le Haut-Asco.

L'hôtel restaurant Le Chalet.

Lundi 3 septembre 2012

Jour 3

Refuge d'Ascu Stagnu / refuge de Ciottulu à i Mori.

+1679m dénivelés cumulés /-876m cumulés.

D : 7h00 / A : 14h30.

Après une bonne nuit réparatrice, j'ai repris le chemin. Peu après, j'ai franchi le fameux cirque de la Solitude. C'est certainement l'endroit le plus impressionnant du GR. Il faut descendre sur environ 300m le long de parois rocheuses très raides, heureusement équipées de mains courantes et d'échelles et remonter de la même façon. Lorsqu'il y a du monde, il faut faire très attention aux chutes de pierre, âmes sensibles s'abstenir! J'ai bien fait de partir tôt le matin car le temps s'est vite dégradé. Je pense que ça a dû être beaucoup plus difficile le reste de la journée. Le chemin se poursuit sur un itinéraire très rocailleux. Après être passé à proximité du refuge Tighjettu et des bergeries d'U Vallone où j'ai pu me ravitailler en fromage et saucisson, j'ai poursuivi jusqu'au refuge de Ciottulu, terme de mon étape.

Arrivé sur place et n'ayant pas réservé, j'avais pour intention de camper, le gardien m'en a fermement dissuadé, du très mauvais temps étant annoncé. J'ai pu bénéficier d'une couchette, car bon nombre de randonneurs ont renoncé à poursuivre, étant donné les conditions météo à venir.

En montée vers le cirque de la Solitude.

Dans le cirque.

A la sortie du cirque.

Le refuge de Tighjettu.

Les bergeries d'U Vallone.

Le refuge de Ciottulu à I Mori.

Mardi 4 septembre 2012

Jour 4

Refuge de Ciottulu à i Mori / refuge de Manganu.

+643m dénivelés cumulés /-1033m cumulés.

D : 9h00 / A : 16h15.

Le gardien a eu raison. Ce fut une nuit dantesque! J'ai appris à mon retour que beaucoup de personnes en métropole s'étaient inquiétées de mon sort. En effet, ce fut une vraie tempête avec pas mal d'endroits corses impactés et des évacuations dans plusieurs endroits. Mais, comme je n'avais aucune liaison téléphonique, je n'ai eu aucune information et n'en ai transmis aucune non plus! sinon, la journée  a été ponctuée d'averses accompagnées de vent. J'ai débuté la journée en suivant le chemin de la Transhumance jusqu'aux bergeries de Radule. Je suis ensuite passé au travers d'une ancienne station de ski, le Castellu di Vergio avant de me diriger vers la Bocca San Pedru au milieu de la forêt. J'ai poursuivi tranquillement mon chemin vers le refuge de Manganu.

Le temps s'étant nettement amélioré, j'ai décidé de bivouaquer en louant une des tentes déjà montées.

Les fameuses vaches corses.

Les bergeries de Radule.

Les cochons sauvages à Castellu di Vergio.

Le lac de Nino.

Le refuge de Manganu. Ma tente d'un soir.

Mercredi 5 septembre 2012

Jour 5

Refuge de Manganu / refuge de l'Onda.

+1320m dénivelés cumulés /-1491m cumulés.

D : 8h00 / A : 16h15.

Départ sous une météo mitigée ponctuée de passages pluvieux et d'éclaircies. C'est un parcours en haute montagne avec des sommets souvent dans les nuages. La progression est toutefois aisée grâce à un chemin bien balisé. A partir du refuge de Petra Piana, j'ai poursuivi ma route en optant pour la variante vers le refuge de l'Onda. En effet, la météo s'étant améliorée, j'ai pu rester sur les hauteurs et ainsi admirer des panoramas époustouflants! 

Nuit sous tente au refuge.

Lacs de Capitellu et de Melo au niveau de la Bocca de Soglia (2050m).

Petite pause à la Bocca.

Au niveau du refuge de Petra Piana, j'ai opté pour les crêtes.

La progression sur les crêtes.

Le refuge de l'Onda.

Jeudi 6 septembre 2012

Jour 6

Refuge de l'Onda / refuge d'E Capannelle.

+1601m dénivelés cumulés /-1445m cumulés.

D : 7h30 / A : 17h30.

Départ tôt ce matin car première partie du chemin en haute montagne jusqu'à Vizzavona. Je n'ai pas osé prendre la variante par les sommets, de crainte d'être trop fatigué pour marcher jusqu'au refuge d'E Capannelle. Après le hameau touristique de Vizzavona, le chemin reprend de l'altitude dans une forêt vers un paysage alpestre garni de bosquets d'aulnes. J'ai marché tranquillement jusqu'au refuge d'E Capanelle. Le long du sentier sont implantées plusieurs bergeries auprès desquelles ont peut se ravitailler.

Nuit en refuge.

La variante vers le Monte d'Oro (que je n'ai pas emprunté).

Le refuge d'E Capanelle où se trouve également une ancienne station de ski.

Vendredi 7 septembre 2012

Jour 7

Refuge d'E Capannelle / refuge de Prati.

+1090m dénivelés cumulés /-590m cumulés.

D : 8h15 / A : 16h00.

Le temps étant toujours de la partie, j'ai décidé au départ du refuge d'emprunter la variante d'altitude passant par le Monte Renoso. Cela m'a permis d'admirer, outre le panorama, plusieurs lacs d'altitude ainsi que le site d'I Pozzi en contrebas, constitué de pozzines remarquables. Petite anecdote : à la fin de ma progression sur la ligne de crête et le balisage étant plus sommaire, j'ai entamé ma descente un peu à l'aveuglette et me suis retrouvé pendant un certain temps hors chemin. J'ai toutefois retrouvé le GR un peu par hasard. Tant mieux car la zone est vraiment sauvage! Après une forte descente suivie d'une remontée identique en forêt, j'ai terminé la journée sur le plateau de Foci di Prati, où se trouve le refuge du même nom.

Niveau bivouac au niveau du refuge. En ce qui concerne les repas, le midi était essentiellement constitué de fromage et saucisson. Pour le dîner, bien que cher, je le prenais au refuge. Beaucoup de randonneurs campaient comme moi, les places dans les refuges étant limitées et ce GR très fréquenté, même à cette époque de l'année.

La montée vers le Monte Renoso. Les lacs de Bastani et Vitalacca.

Le Monte Renoso (en corse Monti Rinosu) est le plus haut sommet du massif du même nom occupant la région entre les cols de Vizzavona et de Verde. Culminant à 2 352 mètres d'altitude. Il est le troisième plus élevé de l'île.

Le site d'I Pozzi. Le nom de pozzine a été forgé par le botaniste John Briquet en 1910 : « Les localités alpines où la tourbière est trouée de mares profondes sont désignées par les corses sous le nom de pozzi (puits); nous avons tiré de ce dernier terme le mot pozzine par contraction : pozz[i formation alp]ine. Mais il va sans dire que les pozzines se trouvent aussi en l’absence de pozzi. La pozzine est donc définie comme une tourbière acide et plane, parsemée de trous d’eau reliés par des chenaux naturels creusés par l’écoulement des neiges fondues.

Rencontre en forêt.

Le plateau de Prati était un lieu de parachutages, culminant à 1870 m d’altitude. En août 1943 y furent notamment parachutées les armes qui permirent à la Corse de se libérer.

Le refuge de Prati.

Samedi 8 septembre 2012

Jour 8

Refuge de Prati / refuge d'Usciolu.

+697m dénivelés cumulés /-1767m cumulés.

D : 7h15 / A : 12h15.

Ce fut une courte journée paisible sous le beau temps. Le chemin nous permet de nouveau de profiter d'un panorama d'où l'on voit la mer de chaque côté. Je suis arrivé tôt au refuge afin de me ménager un après-midi de repos. 

Nuit de nouveau en bivouac.

Beaux panoramas.

Le chemin est rude par endroits.

Le refuge d'Usciolu.

Dimanche 9 septembre 2012

Jour 9

Refuge d'Usciolu / refuge d'Asinau.

+845m dénivelés cumulés /-1065m cumulés.

D : 7h00 / A : 14h45.

Départ tôt car c'est une longue étape. Le beau temps est toujours au rendez-vous. Dès le départ, le chemin suit une crête qui permet au randonneurs d'avoir de magnifiques points de vue sur les deux littoraux de la Corse. Le sentier continue vers le Monte Incudine (2134m), celui-ci étant le point le plus élevé de la Corse du sud. Une pente très raide, par de courts lacets, permet de descendre au refuge d'Asinau. J'ai bien fait d'arriver tôt car un court mais violent orage s'est déclenché vers 15h30. Cela n'a pas dû être drôle pour les randonneurs encore dans la pente! Ceux-ci sont arrivés au refuge complètement trempés.

Le beau temps étant revenu, j'ai de nouveau bivouaqué. Heureusement, car il y avait beaucoup de monde. J'ai quand même pu prendre un repas chaud. Petite anecdote. En contrebas du refuge se trouvent les bergeries d'Asinau. J'avais décidé d'y dormir et avais réservé un lit. Lorsque je suis arrivé sur place, tout était fermé pour cause d'enterrement. J'ai donc dû remonter au refuge pour y passer la nuit.

Paysages du matin.

Passerelle suspendue pour franchir le ruisseau de Forcinchesi sur le plateau du Cuscionu (plus de 7000ha. Un fabuleux site de ski de fond).

Le Monte Incudine (2134m).

Le refuge d'Asinau.

Les bergeries d'Asinau.

Il y a du monde au bivouac!

Beaucoup de randonneurs utilisent les services de tour opérators pour effectuer une partie du sentier. Ils ont un guide et le portage des bagages se fait à dos de mule. C'est surtout vrai dans la partie sud car il y a moins de dénivelé. Cela entraîne une surpopulation néfaste au bon fonctionnement des refuges.

Lundi 10 septembre 2012

Jour 10

Refuge d'Asinau / Conca

+589m dénivelés cumulés /-1873m cumulés.

D : 7h00 / A : 16h15.

La journée a été surtout marquée par une longue descente vers Conca, terme de cette aventure. Petite exception, au début du sentier, une variante alpine propose de passer par les fameuses aiguilles de Bavella, je n'ai évidemment pu résister et me suis engagé sur ce chemin plus sportif. Sur cette variante se trouve un passage rocheux équipé (une vingtaine de mètres). Petite anecdote : J'étais au pied de ce passage alors qu'en haut, un groupe de randonneurs plutôt âgés avait débuté la descente sous l'autorité d'un guide. J'ai dû insister auprès de celui-ci afin qu'il interrompe ses descentes pour que nous puissions monter . Sinon, il y en avait pour un bon moment! Seconde anecdote : sur le sentier, peu de temps avant Conca, j'ai croisé la route d'un jeune canadien qui débutait sa marche. Le temps tournant à l'orage, je lui ai fait remarquer que ce n'était pas raisonnable de partir si tard en montagne. Il m'a rétorqué qu'il n'avait pu résister au plaisir de se faire un dernier bon repas avant de partir, et bien arrosé de surcroît ! A chacun son chemin!

Au cours de la descente, j'ai également profité de bassines naturelles au niveau du ruisseau de Punta Pinzuta pour me rafraîchir en y piquant une tête.

Nuitée au gîte de la Tonnelle à Conca.

Les aiguilles de Bavella.

La fatigue se fait sentir!

Le passage rocheux équipé.

En descendant vers Conca.

Le ruisseau de Punta Pinzuta.

Conca. Le gîte de la Tourelle.

Le GR 20
Il existe un chemin, là-haut tout près du ciel,
De granite et d'étoiles, puissante citadelle, 
Sente qui ne dévoile ses infinies splendeurs,
Qu'aux humbles pèlerins que sont les randonneurs...

De Calinzana à Conca, face à la mer bleutée,
Parmi les asphodèles ce sentier balisé, 
S'élance à l'assaut des premiers contreforts
De la grande barrière au somptueux décor...

Les senteurs du maquis, à peine dissipées
Il s'enfonce au cœur du royaume des bergers,
Chemins de transhumance aujourd'hui désertés
Sauf encore par des hommes épris de liberté...

Des gorges de Bonifatu à la vallée d'Asco
Les roches vous enserrent en un puissant étau,
Au fur et à mesure que le rivage s'éloigne,
Il pénètre les entrailles de la haute montagne....

Et, lorsque de l'Usciolu, il franchit le portail,
Tranché dans le granit comme une immense faille,
Si vous avez suivi son chemin chaotique,
Vous aurez parcouru le GR 20 mythique.
Maria Benvenuti- Navari

Mardi 11 septembre 2012

Conca / Marseille.

Après une bonne nuit de récupération, un mini bus affrété par le gîte nous a conduit à Porto Vecchio. De là, j'ai pris un bus pour Ajaccio, afin d'embarquer sur le ferry pour Marseille.

Durant la traversée, une tempête a pas mal secoué le navire. Bien installé dans ma couchette, je n'ai pas ressenti grand chose.

Départ du Tour de France 2013 à Porto Vecchio.

Ajaccio